7. Les aîné.e.s, acteurs à part entière

Publié le 22 juin 2018
Rédigé par 
Samuel Dufranne

Rue Trixhay, un jour d’automne. Nous sonnons à la porte d’une dame, 86 ans si ma mémoire est bonne. Monsieur est décédé il y a 2 ans. Elle vit seule et est plutôt bon pied bon oeil. Elle participe aux activités d’une organisation d’éducation permanente mais regrette que de moins en moins de monde y participe. Elle aimerait que soient organisés des excursions d’un jour pas trop loin pour ne pas devoir partir trop tôt, ainsi que des ateliers tricot : elle aimerait même apprendre à d’autres, pourquoi pas à des plus jeunes. Elle se sent en sécurité. Elle voudrait plus de rencontres dans le quartier. Difficultés de se déplacer : sa rue monte, les trottoirs sont assez incertains. Et elle a une grosse marche pour descendre de chez elle. Pour faire ses courses elle doit être aidée par ses enfants. Pourquoi pas un bus pour faire les courses ou autre ?

Rue Lamay, début avril. Il fait exceptionnellement bon. Ecolo Saint-Nicolas distribue des graines bio aux habitants du Lamay et du Pansy. Monsieur, 87 ans, fait son jardin, Madame, 91 ans, “fait son samedi”. Elle veut continuer à nettoyer elle-même. Monsieur m’explique leurs habitudes : lui fait le jardin, de la gym douce ; tous les deux vont se balader au moins 2 fois par semaine. Madame lui prépare son repas et tous les 2 aiment prendre un verre – juste un précise Monsieur! – , fin de journée, avec une douceur. Ils vont dîner avec la famille chaque semaine. Les enfants sont à Bruxelles. Ils sont heureux.

Témoignages recueillis lors de nos porte-à-porte.

 

Notre commune compte 18% de personnes de plus de 65 ans, et un peu plus de 9 % de plus de 75 ans (IWEPS 2015).

La commune « amie des aînés » est une commune particulièrement attentive aux besoins et aux désirs des citoyen-ne-s plus âgé-e-s.

Avec l’âge, le cadre de vie affective (la vie familiale, la vie de proximité, le quartier et la convivialité) prend plus d’importance. La mobilité devient souvent plus difficile, non seulement en termes d’accessibilité, mais également parce que la volonté de se déplacer dépend fortement d’un sentiment de sécurité physique. Or, le sentiment d’insécurité va en

s’accentuant, particulièrement chez les femmes, majoritaires parmi les aînés et plus souvent

isolées que les hommes. Prendre en compte ces aspects passe par la réappropriation de

l’espace public, la création d’un climat de convivialité et d’ouverture ainsi que par un

(ré)apprentissage des règles de vie sociale et du respect mutuel.

Il existe une diversité d’aînés (p.ex. aînés actifs, aînés en perte d’autonomie, ou dépendants). Ils ne constituent pas un bloc homogène, ni en termes d’âge ni en termes de capacités ou encore d’expériences de vie. Veillons à développer des politiques différenciées.

Les aîné.e.s sont comme tout citoyen des partenaires qui peuvent contribuer à la prospérité commune, et qui peuvent aussi profiter de ses services, des solidarités qui y existent.

 

La commune, en collaboration avec les autres instances publiques et le secteur privé, doit

innover et contribuer à la satisfaction des besoins des ainé-e-s en matière de prestations de

service, de transports publics, de logement et d’urbanisation, de soins de santé, de

formation, d’emploi et de participation citoyenne.

  • Nous mettrons en place un « service senior » au sein de l’administration qui servira de porte d’entrée pour toutes les demandes relatives aux ainé-e-s (services offerts par le CPAS, distribution de repas, informations relatives aux pensions, activités culturelles et d’éducation permanente, etc.).
  • L’échevin en charge de la cohésion sociale sera également échevin des aînés.

Permettre aux ainé-e-s de rester chez eux-elles en gardant du contact social et une bonne qualité de vie

  • Nous développerons la politique de maintien à domicile et des services qui facilitent la vie en collaboration avec les mutuelles et le secteur non-marchand : repas à domicile, petites réparations à domicile, conseils d’aménagements dans les habitations, etc.
  • Nous soutiendrons les initiatives d’habitats groupés et de logement intergénérationnel, notamment en assouplissant les règles urbanistiques et en sensibilisant les services à cet enjeu.
  • Nous installerons sur base des initiatives déjà prises au niveau du home du CPAS un accueil pour personnes désorientées pour accueillir en journée les personnes désorientées, permettant ainsi à leur conjoint-e ou à la famille de « souffler », de garder une activité professionnelle ou de volontariat et de conserver une vie sociale active.
  • Nous créerons ou nous associerons avec un service d’aide bénévole sur la commune qui passerait voir une ou deux personnes de manière régulière (tous les jours ou plusieurs fois par semaine) pour discuter, aider à certaines tâches, apporter quelques courses…)
  • Inclure les aînés dans + d’activités déjà existantes avec par ex un service de transport pour activités ou se rendre chez des personnes âgés pour certaines activités (tricot, crochet, un atelier cuisine recette d’antan, …)
  • Mettre sur pied une cellule d’écoute dans la commune pour les aînés seuls notamment.
  • Créer un répertoire papier et en ligne rassemblant l’ensemble des services sociaux ou santé à destination des personnes en perte d’autonomie.

 

Valoriser l’expérience et favoriser la participation des aîné-e-s dans la vie communale, associative et sportive

Nous souhaitons :

  • favoriser les rencontres intergénérationnelles et les échanges d’apprentissages (tricot contre smartphone p.ex.) : activités avec les jeunes proposées régulièrement.
    • nous veillerons à favoriser les rencontres au sein des écoles notamment ou avec les organisations de jeunesse sur le territoire. P.ex. nous organiserons avec les écoles communales un temps de témoignages et d’échanges des ainée-s avec les jeunes pour raconter comment était Saint-Nicolas avant, comment se passait la vie de tous les jours, et comment les jeunes vivent leur ville ou leur village aujourd’hui.
  • relancer réellement le conseil communal des aînés et permettre aux aînés de se saisir des questions ou problèmes qui les concernent.
    • Nous valoriserons son rôle en lui donnant de la publicité et en relayant les avis donnés (dans le bulletin communal par exemple).
    • Au niveau des comités de quartier, permettre des sous-groupes spécifiques pour les aîné-e-s comme pour tout autre groupe.
  • créer un observatoire communal socio-économique des ainé-e-s : où sont nos ainés et ainées, quels sont leurs besoins, quels sont leurs profils (vivent-ils seuls ou non, sont-ils autonomes ou (semi-)dépendants), quel est leur niveau de vie… Cet observatoire serait en lien avec le conseil consultatif des aînés.
  • devenir commune accueil séniors (commune “séniors friendly”)
    • créer des tickets « bien-être » (gym,jeu,relax,sport…).
    • soutenir les associations et groupements associatifs ou sportifs d’aînés
    • assurer une offre d’activités culturelles (excursions, conférences, visites…) et de loisirs adaptés (cartes, pétanques, goûters…).
    • Veiller à ce que des lieux d’échanges, de discussions existent de manière régulière.
    • développer une offre spécifique pour les aînés actifs
  • favoriser la rencontre entre voisins et la solidarité. Concrètement, cela pourrait se traduire par le fait que des personnes, lorsqu’il y des grosses chaleurs ou de gros hivers ou autre catastrophe naturelle, passent chez nos aîné-e-s voir si tout va bien.

 

Se déplacer en sécurité dans une commune adaptée

Nous voulons :

  • établir un plan de réfection des trottoirs de la commune, tenant compte de tous les usagers, dont les personnes âgées ou les PMR (voir fiche 4).
  • au sein de SEL (services d’échanges locaux), via les comités de quartiers, ou dans une logique d’entraide informelle, permettre des aides entre voisins pour les trajets vers les commerces, les lieux de soins, les services (banques, mutuelles…)
    • En complément, nous créerons ou renforcerons les initiatives proposant un service de minibus à la demande qui permettra de se déplacer vers le marché, les commerces, les administrations, les centres médicaux, une permanence au « service senior », etc.
  • élargir l’offre de transport en commun (bus, accès vers le tram, réouverture de la gare de Tilleur) et vérifier l’accessibilité des arrêts de bus à tous les usagers. Veiller à surélever les arrêts de bus pour faciliter la montée dans le véhicule
  • Les aménagements urbains intègreront plus de bancs, de zones de repos facilitant des relations conviviales.
  • L’éclairage public sera aussi repensé.

 

Des maisons de repos et de soins du 21e siècle

En collaboration avec les prestataires établis sur la commune :

  • Nous soutiendrons la multiplication des chambres à un seul lit et des chambres pour couples tout en privilégiant des structures d’accueil à taille humaine.
  • Nous soutiendrons les travaux de rénovations énergétiques dans une optique « win-win » : meilleur confort pour les résident-e-s et réduction des coûts énergétiques.
  • Nous veillerons à offrir aux résident-e-s un rythme de vie normal. Manger, voir même aller dormir à 17h n’est pas acceptable.
  • Nous multiplierons les contacts et les activités intergénérationnels, notamment via des maisons de quartier où des activités entre jeunes et personnes âgées seront organisées.
  • Prévoir des repas avec invités régulièrement au home, pour que les personnes (âgées ou non) vivant à domicile et les personnes en maison de repos gardent du lien.
  • Des rencontre et organisation d’un repas ou goûter ou tournoi de carte de jeux de société entre les maison de repos de Saint Nicolas.
  • Sur la page internet de la commune mettre les différentes maison de repos (prévoir un onglet maison de repos et services aux aînés sur le site de la commune (cf. supra))