Centre pour réfugiés sur le site de l'Espérance : gardons la tête froide!

Samuel Dufranne et Sarah Schlitz, marché de Saint-Nicolas
Publié le 7 avril 2020
Rédigé par 
Samuel Dufranne

Communiqué de presse de Samuel Dufranne, chef de groupe Ecolo à Saint-Nicolas et de Sarah Schlitz, députée fédérale

Centre pour réfugiés de la Croix-Rouge – site de l’Espérance à Saint-Nicolas 

Ecolo appelle le Collège communal à garder la tête froide!

La semaine dernière, le Collège communal de Saint-Nicolas a appris qu’ouvrirait, vers mai ou juin, un centre pour réfugiés sur le site de l’ancien hôpital de Montegnée. Ce site accueillera 200 à maximum 400 personnes. Nous prenons acte de cette information. 

“Si la manière dont a été informé le Collège est inadéquate, reconnaît Samuel Dufranne, chef de groupe Ecolo, nous ne validons pas sa posture : le Collège manque de sérénité et renforce l’inquiétude de la population au lieu de la rassurer, ce qui est pourtant son rôle fondamental. Les propos de la Bourgmestre sont lourds de sens et peuvent avoir des conséquences graves”. 

Il est important de rappeler qu’on parle ici d’un accueil limité dans le temps, de 200 à 400 personnes maximum. En comparaison, Saint-Nicolas compte 24263 habitants, dont près de 20% n’est pas belge (19,38% – classement : 252e sur 263 communes wallonnes – sources walstat).

“Notre commune a une riche et forte tradition d’accueil, d’ouverture et de multiculturalité”, commente le conseiller communal. 

Une approche objective et solidaire 

Cette communication émotionnelle du Collège et la procédure coûteuse par avocat font perdre du temps et de précieux moyens à la commune. Cette approche risque de transformer une situation gérable en un réel problème. 

Nous demandons une analyse froide et objective de la situation et ne validons pas l’engagement de frais d’avocat sans vote du Conseil communal. 

Nous rappelons également que la commune s’est déclarée “commune hospitalière” en février 2018. Drôle de façon d’honorer cet engagement…   

Face aux arguments liés à la densité de l’habitat, nous rappelons que depuis plusieurs mois nous demandons un plan communal d’urbanisme, qui reste lettre morte alors que les projets de lotissements et appartements se font, eux, toujours plus nombreux et sans régulation. 

En complément, Ecolo Saint-Nicolas demande 

  1. une information précise et objective sur la prise en charge par les différents niveaux de pouvoir de ce type de centre 
  2. la mobilisation, autant que le contexte de confinement le permet, des ressources communales : échevinat de la culture, plan de cohésion sociale, service social, CPAS, instruction publique… 

La réaction d’autres communes, comme celle de Forêt, qui estime que les personnes sans papiers doivent pouvoir être régularisées afin de pouvoir bénéficier des droits élémentaires, notamment en cas de maladie, est en adéquation avec les circonstances exceptionnelles et humanitaires que nous vivons.

Par respect pour l’histoire des migrations qui est celle de notre commune, nous voulons rappeler qu’hier comme aujourd’hui, la seule réponse à la crise, aux crises, ne peut être que solidaire. 

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Vu du fédéral

Sarah Schlitz, députée fédérale :  “Comme ancienne conseillère communale à Liège et actuelle députée fédérale, je suis pour le moins étonnée des propos de la Bourgmestre Maes.  Elle craint des charges supplémentaires pour la commune, notamment au CPAS ou à la Police. Or ceux qui ont droit au CPAS ne sont pas en centre Fédasil. Quand elle mentionne la Police, Mme Maes devrait préciser ce qu’elle identifie comme missions car a priori, pourquoi interviendraient nécessairement les forces de l’ordre ?  Quant à l’administration communale, elle n’a qu’un rôle réduit : si des demandes de régularisations sont introduites par des personnes du centre qui n’ont pas obtenu l’asile. Elle a par contre la main pour nouer un réel dialogue interculturel et le devoir d’organiser un accueil digne. Et c’est bien là qu’on l’attend.” [/box]