Conseil communal du 4 février 2019 – Déclaration de politique communale – remarques et propositions du groupe Ecolo

Ci-dessous vous trouverez nos critiques à l’égard de la Déclaration de politique communale du groupe PS et ensuite notre proposition de politique communale alternative, qui allie enjeux sociaux et climat !

Analyse critique de la Déclaration de Politique Communale de la majorité

Comme écologistes, nous attendions plus d’ambition du Collège et de la nouvelle Bourgmestre. Cette déclaration de politique communale doit tracer des lignes claires pour 6 ans, or elles sont vagues et floues. Nous veillerons à ce que le Programme stratégique transversal communal (PST) soit nettement plus clair sur les politiques que vous voulez poursuivre.

Nous nous étonnons également que le projet de la majorité ne tienne pas compte de l’urgence sociale et climatique, alors que le groupe majoritaire se revendique “écosocialiste”.

• En terme de fiscalité, nous demandons un engagement clair à ce que l’IPP et le cadastres restent au niveau actuel pendant 6 ans.
• Au niveau de l’Aménagement du territoire et de la mobilité, qui seront des sujets centraux lors de ce conseil, sont inclus des éléments qui n’ont rien à voir avec la thématique, comme la salle polyvalente de la rue de la Coopération. La sécurité routière est un des parents pauvres de cette DPC, alors que la campagne a révélé la forte attente de la population pour les voitures roulent moins vite sur la commune.
• au niveau de la sécurité, toutes les études indiquent que les caméras sont coûteuses et engendrent un déplacement du problème, même si sur certains sites spécifiques, on peut entendre leur utilité à tout le moins dissuasive. Dans le PST, nous serons attentifs à ce qu’il ne s’agisse pas d’une dilapidation de moyens.
• en terme d’énergie nous aurions souhaité un engagement à diminuer l’empreinte carbone de la commune. Pour l’environnement, nous souhaiterions une approche plus globale, centrée plus largement que sur la Maison des Terrils, ou plus radicale sur le fait de faire des terrils de la commune des sanctuaires écologiques.
• sur la propreté publique, nous attendions des mesures pour diminuer l’impact de la taxe poubelle dans le budget des ménages qui produisent peu de déchets
• en culture, nous attendons également une offre pour le public des 18-25 ans pourtant très représenté sur la commune.
• le volet instruction est poussé assez loin et nécessitera une concertation avec les enseignants pour leur permettre l’adhésion à ces projets. C’est la partie la plus aboutie de cette DPC.
• nous aurions souhaité une politique jeunesse qui soit plus concrète que la simple création d’un emploi ou le soutien de la MJ l’Atelier. Ne fût-ce que mettre en place un conseil consultatif de la jeunesse et un conseil des enfants serait un bon premier pas pour définir ces politiques.
• la petite enfance requiert des projets plus ambitieux ! Une fois la crèche construite, quelle sera la politique en la matière ?
• au niveau du service social et de la santé, l’approche intergénérationnelle est intéressante et mérite un développement plus important. Là aussi des commissions consultatives pourraient donner du corps à ces politiques.
• le plan de cohésion sociale doit être plus qu’une centrale d’animation mais un réel levier de participation citoyenne
• en matière d’emploi, nous revendiquons des synergies plus forte entre l’Espace Emploi de Saint-Nicolas et l’Agence Locale pour l’Emploi
• en terme de gouvernance et de transparence, nous vous reviendrons lors d’un prochain conseil de manière spécifique et pour nous donner collectivement de l’ambition et des mesures concrètes sur cet enjeu important.

Au-delà des éléments pointés ici, nous estimons qu’il est de notre devoir de faire évoluer le débat en proposant cette déclaration de politique communale alternative.

Une alternative Ecolo : Saint-Nicolas, une commune sociale et climat-compatible ? C’est bon pour le portefeuille et la santé !

Nous voulons nous arrêter sur 4 enjeux majeurs qui allient climat et pouvoir d’achat :

1. Mieux bouger, mieux respirer !

La voiture est un gouffre financier! En moyenne en Wallonie, chaque ménage y consacre 4500 €. Or à Bruxelles, là où l’offre de transport en commun est meilleure, ce coût est ramené à 3000 € (source).

Tout bientôt, ce sont les travaux du tram qui vont démarrer en ville et cela va encore allonger nos temps de déplacements.

Dans le même temps, les Belges ont acheté plus de vélos que de voitures l’an dernier, pour la première fois, et la moitié de ces vélos sont électriques (source).

Nous demandons à la commune de développer enfin un plan communal de mobilité, en commençant par les piétons, les cyclistes, les usagers des transports en commun, et puis seulement les voitures. Elles ont déjà pas mal de places et pour les gens de notre commune ça devient impayable, en plus de l’essence et des assurances. Alors que franchement, si on développait des pistes cyclables sécurisées, sur des axes importants (Pavé du Gosson, Pansy, Chantraine, les chaussées Roosevelt, Churchill et De Gaulle, la rue Nicolay…) et pour rejoindre Liège, Jemeppe, le Ravel… on verrait émerger plus de vélos. Et ça serait moins cher pour les gens, et pour la commune qui dépenserait moins pour refaire les routes car les vélos n’abîment rien ! De la même manière, autour des écoles, c’est souvent compliqué en voiture le matin et le soir! Si on développait des circuits à vélo et à pied pour les rejoindre, nos enfants respireraient mieux, seraient plus autonomes, et nous on stresserait moins à les conduire partout!

Pour leur sécurité et la nôtre, on mettrait la plupart des rues de Saint-Nicolas à 30 km/h : moins de pollution, des rues plus sûres : tout le monde est gagnant. Et durant les congés, certaines rues seraient réservées aux jeux d’enfants (sauf riverains).

Et puis, du coup, les piétons circuleraient plus facilement… surtout si on prend le temps de refaire les trottoirs ! Dans notre commune, ça grimpe bien, mais rien n’est très loin.

Et quand le tram passera à Tilleur et que les nouvelles lignes de bus rejoindront le nouvel hôpital et le centre ville, on aura une commune bien plus paisible!

2. Mieux utiliser l’énergie, mieux isoler

Fixons-nous un cap clair qui permet à nos enfants de croire en l’avenir : commune 0 carbone en 2050 !

Pour cela, la Commune doit travailler sur ses bâtiments et sa consommation énergétique, mais elle doit aussi aider ses habitants. Par exemple, à isoler leur maison, en aidant à obtenir les primes de la Région Wallonne ou de la Province. Il faudrait une Madame ou un  Monsieur Economie d’Energie sur la commune, qui pourrait :

• réaliser un plan pour terminer l’isolation des habitations sociales. C’est d’abord ceux qui ont peu de moyens qui doivent être aidés!
• favoriser l’information sur les prêts 0% et les primes à la rénovation de la RW
• développer des aides financières communales pour soutenir les ménages à faibles revenus qui n’ont pas de logement social.

La commune pourrait aussi, sur l’ensemble des toitures de bâtiments publics, disposer des panneaux photovoltaïques et créer une coopérative citoyenne qui permettrait de profiter de cette électricité à bas prix. Si le MR arrive à le faire à Crisnée, pourquoi pas le PS à St-Nicolas ! 😉

3. Mieux manger, mieux consommer

Nos enfants méritent de manger plus sainement et à bas prix. Reconnaissons que la commune est attentive au prix des repas dans les collectivités. Mais il faut aller plus loin et favoriser une économie d’échelle. Nous proposons que comme dans d’autres communes, les enfants puissent bénéficier d’une nourriture bio et en circuit-court. Et pourquoi pas, comme ça se fait dans l’une ou l’autre école, pousser à fond les projets de jardins potagers pour qu’ils apprennent à cuisiner eux-mêmes ce qu’ils consomment.

Il faut étendre cette logique aux maisons de repos et résidence-services publiques et privées. Si l’ensemble des collectivités de la commune s’unissent, cela fera baisser les prix. Tout en faisant vivre des gens de la région.

La commune doit aussi aller vers le zéro déchet. L’administration n’utiliserait p.ex. que des bouteilles en verre consignées pour les boissons des services. Comme Ecolos, nous voulons vraiment encourager les habitants qui produisent moins de déchets en récompensant les citoyens qui produisent 20% ou 25% de déchets en dessous de la moyenne. Ou pourquoi pas imaginer un tarif dégressif. Evidemment, il faudrait aussi donner des trucs et astuces pour limiter ses déchets, avec des formations au compostage p.ex., comme cela s’est déjà fait.

4. Se sentir mieux dans la commune

On pourrait étendre la proposition de la DPC de la majorité de végétalisation des ronds-points, et végétaliser certains murs, remettre des arbres dans des voiries les plus larges – ce qui diminuerait la chaleur en été – , planter quelques arbustes fruitiers sur les places de la commune pour que les gens se partagent les fruits, tailler les arbres pas trop court pour que les oiseaux puissent continuer à nicher…

Reconnaissons qu’il existe des endroits très agréables sur la Commune, comme la Maison des Terrils. Mais chaque quartier, et nous rejoignons la majorité sur ce point, doit avoir son coin vert. En plus de cela, nous voulons recréer une vie de quartier en proposant à l’ensemble des conseillers communaux de s’investir dans la création d’un comité de quartier (ou le soutien d’un existant). Car la solidarité se crée entre voisins, et le bien-être aussi! Et ça, ça ne coûte rien !

Avec les mesures de mobilité énoncées plus haut, on diminuera aussi sensiblement le niveau de bruit tout en améliorant la qualité de l’air ! Moins de problèmes de santé, moins de soucis financiers !

[box] Bref, vivre mieux, c’est à la portée de notre commune, et c’est ce qui doit sans relâche mobiliser ses élus. Ecolo s’emploiera depuis l’opposition à veiller à ce que chacun ait plus facile demain qu’aujourd’hui, en proposant des mesures concrètes pour une commune plus verte, plus juste. Les Saints-Clausiens le méritent! [/box]